Le PCF a exhorté ce mardi le président de la République française à "reconnaître enfin la réalité du colonialisme et des crimes d'État", lors de sa visite en Algérie qui commence ce mercredi.
"Il est vraiment temps de construire une relation franco-algérienne d'égalité et de maturité", demandent les communistes dans un communiqué. "La visite de François Hollande à Alger doit être l'occasion de refonder le rapport entre la France et l'Algérie et pour cela de reconnaître enfin la réalité du colonialisme et des crimes d'État qui l'ont caractérisé".
Courage
"L'État français, par la voix de ses plus hauts dirigeants, n'a jamais eu le courage d'assumer clairement, pour la dignité de la France, une aussi lourde histoire. François Hollande doit le faire maintenant". "Au cours de cette visite d'État, il doit montrer la hauteur de vue qui s'impose pour reconnaître la blessure historique infligée à la nation algérienne par 130 ans de domination et de violence coloniale et par 8 ans de répression et de guerre", insiste le PCF.
"Un geste de cette portée montrerait une volonté de faire reculer tous ceux qui, dans notre pays, instrumentalisent le passé colonial pour nourrir le racisme, les haines et les idéologies les plus réactionnaires. Cela grandirait la France", selon le PCF, important soutien du FLN pendant la guerre d'Algérie.
Maurice Audin
Dans un autre communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a appelé M. Hollande à reconnaître et condamner "lLa vérité sur es crimes liés au colonialisme" et notamment "les crimes contre l'humanité, en particulier pendant la guerre d'Algérie". Le Mrap demande aussi la "vérité" sur la disparition de Maurice Audin, le mathématicien communiste disparu à Alger en 1957 après avoir été arrêté par des militaires français.
S'adressant au président, le Mrap a estimé que son voyage "sera symbolique: celui de la fraternité ou celui du reniement". Des "millions de Français et d'Algériens ont besoin que les plaies ouvertes avec cette période de colonialisme et tout particulièrement de cette guerre d'Algérie se cicatrisent enfin, après ces 50 années de négationnisme historique", a-t-il ajouté.
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Pas de colonialisme à visage humain
A Alger, Hollande en quête d'une relation "apaisée"
Selon l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, mieux vaut conserver "des relations apaisées".
Le député UMP Henri Guaino a souhaité mardi que le chef de l'État, François Hollande, ne se livre pas en Algérie, où il se rend mercredi, à un "acte de repentance" qui rouvrirait des blessures. Sur France Info, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Élysée s'est gardé de vouloir "dicter sa conduite au président de la République. En tout cas, je sais ce qu'il ne doit pas faire : se livrer à un acte de repentance par lequel la France présenterait je ne sais quelle excuse pour ce qui s'est passé au moment de la guerre d'Algérie ou même pendant la colonisation".
"Les relations sont apaisées", a assuré l'élu des Yvelines. "La repentance ne ferait qu'ouvrir une nouvelle fois des blessures qui ont du mal à s'éteindre." "Par pitié, ne les avivons pas !" "Je me souviens de la première visite d'État de Nicolas Sarkozy en Algérie où il était question de savoir s'il fallait ou non signer le traité d'amitié entre la France et l'Algérie, dont le préalable était un acte de repentance. Nicolas Sarkozy a préféré ne pas signer le traité", a dit Henri Guaino, à propos de ce voyage accompli fin 2007.
Au premier jour de sa visite, le président français a souhaité ouvrir «un nouvel âge» dans la relation entre la France et l'Algérie.
Il a trouvé une formule. En Algérie, pour sa première visite d'État dans le Maghreb, François Hollande veut se tourner vers l'avenir. «Ce voyage était attendu, espéré, redouté… je ne sais pas comment il faut l'appeler», explique mercredi le chef de l'État lors de la conférence de presse qui suit son entretien au palais Zeralda avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. «Il vient comme un aboutissement, mais aussi comme le temps d'un nouvel âge que je veux engager entre la France et l'Algérie.» Cinquante ans après la fin de la guerre et l'indépendance de l'ancien département, François Hollande veut «tourner une page» et apaiser les relations compliquées qu'entretiennent les deux pays liés par leur histoire.
François Hollande est pragmatique. Une déclaration sur l'amitié et la coopération entre les deux pays a été signée, ainsi qu'une série d'accords portant sur différents domaines: économie, défense, culture… François Hollande revendique un «changement de méthode» qu'il espère plus efficace: avancer dossier par dossier. La liste des différends est longue, cependant, et certains ne sont pas résolus. Sur la question des visas, par exemple, François Hollande a rejeté l'idée d'une révision de l'accord de 1968. Il a seulement souhaité améliorer son exécution. En ce qui concerne les victimes des essais nucléaires français, il a estimé que la loi d'indemnisation devait «être appliquée».
«Mettre un terme» aux conflits mémoriels Sur le sujet sensible de l'Histoire, François Hollande est prudent et sans dogmatisme. La question du passé colonial a longtemps empoisonné les relations entre les deux pays qui veulent aujourd'hui officiellement «mettre un terme» aux conflits mémoriels. François Hollande s'efforce de dire les choses sans prononcer vraiment les mots. «Nous sommes capables de porter un regard lucide sur le passé», assure-t-il sans plus de détails. Peut-être ira-t-il plus loin jeudi matin devant les deux Chambres du Parlement algérien. En attendant, il s'accroche au sésame de la «vérité»: «Il y a une vérité à dire sur le passé, sur la colonisation, sur la guerre, sur les mémoires blessées.» Il s'en tient là: «Je ne viens pas ici faire repentance ou présenter des excuses. Ce n'est pas ce qui est demandé, ce n'est pas ce que je veux faire.»
Si les opinions publiques sont encore partagées (35% des Français, selon un sondage CSA, étant opposés à l'idée d'excuses et 47% des Algériens, selon l'institut Okba, étant sceptiques à l'idée que les deux pays surmontent leur passé), l'accueil reçu par François Hollande est néanmoins chaleureux. Le chef de l'État bénéficie d'un a priori plus favorable que son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Mais le président socialiste ne cherche pas à trop marquer sa différence.
Sur le front de mer d'Alger, François Hollande a pu mesurer la qualité de cet accueil, même si, dans ce bain de foule «populaire», les partisans d'Abdelaziz Bouteflika ont évidemment été mobilisés en masse.
Les gestes et les mots de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy avaient suscité des espoirs non suivis d'effets. François Hollande promet de faire différemment. «Ce n'est pas un voyage qui fait une relation», admet-il, soulignant que celle qu'il entretient avec l'Algérie est ancienne. En 1978, lors de sa scolarité à l'ENA, il y était en stage. En tant que premier secrétaire du PS, puis candidat à la primaire socialiste, il y était retourné.
Le président François Hollande a promis de "dire la vérité" mais sans "repentir" sur la colonisation française de l'Algérie afin d'ouvrir une nouvelle ère dans la relation entre les deux pays, à l'occasion de sa première visite d'Etat mercredi à Alger.
Cinquante ans après la déclaration d'indépendance de l'Algérie, M. Hollande a été acclamé par des milliers d'Algérois tandis qu'il remontait à pied, aux côtés son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, le boulevard du front de mer, pavoisé aux couleurs des deux pays.
"Je ne viens pas ici --ce n'est, ni ce qui m'est demandé, ni ce que je veux faire-- faire repentance ou excuses. Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'Histoire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à la veille d'un discours très attendu devant les deux chambres du Parlement algérien.
Devant la presse française et algérienne, il a promis "vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées".
Une dizaine de partis politiques algériens, dont quatre islamistes, ont dénoncé "le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie".
Une large majorité d'Algériens souhaitent désormais une normalisation des relations avec l'ancienne puissance coloniale, 57% se disant favorables à une relation "exemplaire" avec la France, selon un sondage publié par le quotidien francophone Liberté.
Mais sur l'autre rive de la Méditerranée, les avis restent partagés: 35% des Français estiment que M. Hollande ne devrait pas présenter des excuses à l'Algérie, 13% jugent que oui et 26% y sont favorables à "condition qu'Alger présente des excuses au sujet des pieds noirs et harkis".
M. Hollande, qui a invité M. Bouteflika à venir en "visite d'Etat" en France, a par ailleurs déclaré que la loi d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au Sahara algérien et en Polynésie française, devait être appliquée "pleinement".
"Elle ne l'a certainement pas été avec la détermination nécessaire", selon lui. Quelque 150.000 civils et militaires ont participé aux 210 essais conduits de 1960 à 1996.
Jamais le président français n'avait été accompagné à l'étranger d'une délégation aussi nombreuse: près de 200 personnes dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine de patrons, des écrivains, des artistes et une centaine de journalistes.
Pour ouvrir "un nouveau chapitre", un "nouvel âge" dans la relation, MM. Hollande et Bouteflika ont signé dans la soirée une "déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie".
La France, a insisté M. Hollande veut un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre les deux capitales. Il sera précisé par un accord cadre, "programme de travail sur cinq ans dans les domaines économiques, financiers, culturels, agricoles et même de défense".
Les deux présidents ont également assisté à la signature d'une demi-douzaine d'accords dont celui, âprement négocié, sur la construction près d'Oran (Ouest) d'une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25.000 véhicules par an, une "annonce très forte", selon le président français.
M. Hollande a par ailleurs souligné une "convergence" avec l'Algérie sur le Mali, souhaitant que ce pays "recouvre son intégrité territoriale" par une négociation qui n'implique pas la mouvance terroriste.
La France et les pays africains cherchent à obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à l'intervention d'une force africaine de 3.300 hommes dans le nord du Mali, contrôlé par des islamistes armés affiliés à Al-Qaïda.
Selon le ministre algérien des Affaires étrangères, interrogé par FRANCE 24, Alger n’a pas formulé de requête visant à obtenir des excuses de Paris pour son passé colonial. Mais il a incité Paris à prendre une "initiative intéressante" en ce sens. Par Jonathan WALSH (vidéo) FRANCE 24 (texte)
La question mémorielle s’impose comme le sujet incontournable en marge de la visite du président français François Hollande en Algérie, ce mercredi. Il devrait, à ce titre, évoquer le passé colonial devant le Parlement algérien, mais a d'ores et déjà annoncé qu’il ne "se laisserait pas enfermer dans une discussion sans fin sur le passé".
MOURAD MEDELCI, MINISTRE ALGÉRIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Par FRANCE 24 L'"Algérie ne fait pas de demande officielle, mais cela n’interdit pas la France de prendre une initiative qui soit intéressante concernant sa lecture de cette histoire commune", a déclaré Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, au micro de FRANCE 24 mardi 18 décembre, avant d’ajouter : "Encore une fois, les hommes politiques doivent prendre en considération les sentiments des peuples et de l’opinion publique".
"Transcender des pesanteurs"
Dans une interview accordée à l’AFP la semaine dernière, le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’était montré résolument tourné vers l’avenir et avait assuré vouloir "construire une relation forte et dynamique avec la France". Sans évoquer une repentance de la France pour la colonisation, celui qui a réclamé des excuses pendant des années a assuré souhaiter désormais "transcender beaucoup de pesanteurs".
EN IMAGES : LA VISITE DE FRANÇOIS HOLLANDE FAIT LA UNE DE LA PRESSE ALGÉRIENNE
"Hollande attendu comme le Messie". Caricature du quotidien algérien "Liberté".
À l’inverse, une dizaine de partis politiques algériens ont fustigé ces derniers jours "le refus des autorités françaises de reconnaître, s'excuser et indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie". Et ont également pointé du doigt le gouvernement algérien pour son "indulgence" sur le sujet.
La question mémorielle agite également de l’autre côté de la Méditerranée, divisant profondément la classe politique et les Français. Selon un sondage CSA-BFMTV paru ce mercredi, 35 % des Français pensent que François Hollande ne doit pas présenter les excuses de la France à l'Algérie pour la colonisation, 13 % jugeant qu'il doit le faire et 26 % sous condition de réciprocité d'Alger.
DIPLOMATIE "En Algérie, Hollande est moins populaire que Chirac, mais plus que Sarkozy"
INDUSTRIE AUTOMOBILE L'implantation d’une usine Renault en Algérie actée en marge de la visite d'Hollande PREMIÈRE PUBLICATION: 19/12/2012
PARIS — 35% des Français pensent que François Hollande ne doit pas présenter les excuses de la France à l'Algérie pour la colonisation, 13% jugeant qu'il doit le faire et 26% aussi sous condition de réciprocité d'Alger, selon un sondage CSA-BFMTV publié mercredi. A la question "pensez-vous que le président de la République française devrait présenter à l'Algérie les excuses de la France au sujet de son action durant la période coloniale?", 35 % des personnes interrogées choisissent la réponse: "non, en aucun cas. 26% disent oui, "mais à condition que l'Algérie présente des excuses au sujet des pieds noirs et des harkis". 13% disent : "oui, tout à fait", soit un sous-total de 39% de oui. 26% ne se prononcent pas. Les sympathisants de la gauche sont deux fois plus nombreux (26%) à dire oui à des excuses présidentielles à Alger, et beaucoup moins enclins (21%) à les refuser totalement. 28% choisissent les excuses conditionnelles. A droite, seuls 7% souhaitent des excuses, 25% des excuses conditionnelles et 53% disent non. La plus forte proportion de partisans d'excuses françaises se rencontre parmi les sympathisants du Front de Gauche (38%). Les non atteignent un maximum de 62% chez les sympathisants du FN. Parmi ceux ayant voté Hollande au premier tour, la proportion de oui et de non est la même (24%), avec 33% de oui si réciprocité d'Alger. Le chef de l'Etat commence mercredi une visite de deux jours en Algérie. Sondage CSA/BFMTV réalisé par Internet les 17 et 18 décembre auprès d'un échantillon national représentatif de 804 personnes résidant en France, âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas).
François Hollande a déclaré, jeudi 20 décembre à Alger, reconnaître "les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien". Il s'exprimait devant les parlementaires algériens, au deuxième jour de sa visite d'Etat. Parmi ces souffrances, il a cité "les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata" qui "demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens". Il a également dénoncé un système colonial "profondément injuste et brutal". La veille, M. Hollande avait affirmé qu'il n'était pas venu en Algérie, mercredi, "faire repentance ou excuses". "Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'histoire", avait-il précisé au début d'une visite de trente-six heures.
"CE VOYAGE, IL EST SUR L'AVENIR"
"J'ai toujours été clair sur cette question : vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées", avait-il précisé en réponse à une question sur les demandes d'excuses ou de repentance qui se sont élevées en Algérie. "Mais en même temps, volonté de faire que le passé ne nous empêche pas au contraire de faire le travail pour l'avenir.", avait ajouté François Hollande.
Plus tard, dans un entretien avec France 2, le chef de l'Etat s'était expliqué sur la différence entre ses propos passés quand il était premier secrétaire du PS – il avait dit alors que la France devait "encore des excuses au peuple algérien" – et ses déclarations actuelles, il a répondu : "Moi, je suis président de la République, j'engage la France, je n'engage pas un parti." Interrogé pendant sa conférence de presse sur le fait de savoir s'il s'inscrivait en rupture par rapport à ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Hollande a répondu par la négative.
Une dizaine de partis politiques, dont quatre islamistes, ont dénoncé en amont de la visite de M. Hollande en Algérie "le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie". Mais des milliers d'Algérois ont accueilli le président de la République français et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui ont emprunté à pied, mercredi, sur plusieurs centaines de mètres, le boulevard du front de mer d'Alger, pavoisé aux couleurs des deux pays.
Lire : François Hollande à Alger : vers un partenariat d'égal à égal
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UNE DÉLÉGATION PLÉTHORIQUE
Jamais, depuis sa prise de fonctions, en mai, le président français n'avait été accompagné à l'étranger d'une délégation aussi nombreuse : près de 200 personnes, dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine d'hommes d'affaires, des écrivains, des artistes parmi lesquels le comédien né en Algérie Kad Merad, très populaire en France, et une centaine de journalistes
A Alger et Tlemcen, la "perle du Maghreb", 580 kilomètres plus à l'ouest, deux villes pomponnées pour l'occasion, François Hollande entend réussir là où ses prédécesseurs ont trébuché. Jacques Chirac avait été accueilli dans la liesse en 2003 et 2004. Mais l'année suivante, une loi visant à inscrire dans les manuels scolaires français "le rôle positif" de la colonisation avait durablement plombé les relations franco-algériennes. Quant à Nicolas Sarkozy, il avait séduit les Algériens en décembre 2007, mais la réception dans la foulée de sa visite d'associations de harkis avait rompu le charme.
François Hollande et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, tenteront donc de tourner la page de ces espoirs déçus par une "déclaration conjointe" à défaut d'un traité d'amitié. Le chef de l'Etat algérien a dit en attendre un "partenariat d'exception" tandis que Paris souhaite aussi nouer à cette occasion "un dialogue politique sur les grands enjeux internationaux", à commencer par le Mali. La France voudrait obtenir l'appui de l'Algérie en vue d'une intervention internationale dans le nord de ce pays, contrôlé par des islamistes radicaux.
UNE USINE DE MONTAGE RENAULT
Devant les deux chambres du Parlement algérien réunies, le président Hollande, qui connaît bien l'Algérie pour y avoir fait en 1978 son stage de l'ENA, avait prévenu qu'il souhaitait poser "un regard lucide" sur le passé, celui de cent trente-deux années de colonisation française et d'une guerre d'indépendance meurtrière. François Hollande avait posé de premiers jalons à l'automne, reconnaissant la "sanglante répression" par la police française de la manifestation du 17 octobre 1961 qui avait fait plusieurs dizaines de morts à Paris parmi les manifestants algériens.
"La reconnaissance du passé colonial et des crimes de la colonisation apaisera, enfin, les mémoires encore douloureuses, rendra justice aux victimes et mettra également fin aux instrumentalisations et calculs politiciens entretenus de part et d'autre", veut croire mercredi l'éditorial du grand quotidien francophone algérien El-Watan. "L'Algérie et la France vont procéder à la signature de 7 à 8 accords touchant plusieurs secteurs dont la défense, l'industrie, l'agriculture, la culture, l'enseignement et la formation", a indiqué pour sa part le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.
L'un d'eux, âprement négocié, porte sur la construction près d'Oran d'une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25 000 véhicules par an. Le constructeur, qui a signé mercredi un accord définitif, aura l'exclusivité sur le marché algérien pendant trois ans, a annoncé le ministre de l'industrie, de la PME et de l'investissement algérien, Chérif Rahmani, cité jeudi par la presse.
"L'accord initial entre l'Algérie et Renault prévoyait une exclusivité de cinq ans pour le constructeur français sur le marché algérien. L'Algérie n'a pas accepté et la durée a donc été réduite à trois ans", a-t-il déclaré. Durant cette période, "aucune société publique algérienne n'a le droit de conclure un accord similaire avec un autre constructeur étranger pendant les trois prochaines années", a-t-il souligné.
L'usine nécessitera environ un milliard d'euros d'investissement, a encore indiqué le ministre, cité jeudi dans le quotidien El Watan. Cette somme sera répartie entre l'Etat algérien et Renault sur une base de 51 %-49 %, a encore ajouté Chérif Rahmani. Interrogé sur cette répartition, qui représenterait pour le groupe au losange un investissement de 490 millions d'euros, une porte-parole de Renault a refusé de faire un commentaire. "Pour le groupe, l'investissement sera de 50 millions d'euros dans un premier temps", a-t-elle simplement indiqué.
Hollande promet d'"accueillir mieux" les Algériens demandeurs de visas François Hollande a promis jeudi, devant le Parlement algérien, d'"accueillir mieux" les Algériens demandant des visas pour se rendre en France, et de faire en sorte que les consulats français délivrent plus vite les documents. Dans l'intérêt des deux pays, a dit le président français, "nous devons maîtriser les flux migratoires", mais aussi permettre aux jeunes Algériens de circuler. Mercredi, au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie, M. Hollande avait indiqué que l'accord de 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des Algériens en France ne serait pas révisé mais que sa mise en oeuvre serait "améliorée" pour répondre aux principes de "dignité et de considération".
Nora Berra, députée européenne, conseillère municipale de Lyon et ancien ministre, d'origine algérienne, plaide pour un travail commun entre la France et l'Algérie sur le conflit qui a opposé les deux pays. Sa tribune.
FRANCE/ALGERIE - Pour Nora Berra, ce n'est ni à la République française ni à la République algérienne de dire la vérité historique.
Loin des polémiques et des considérations politiciennes, la visite officielle de François Hollande en Algérie, ces 19 et 20 décembre, doit augurer de l'écriture d'une nouvelle page dans les relations franco-algériennes. Un "nouvel élan" comme l'indique le Président lui-même, pour relancer les échanges économiques, adresser un message d'espoir en priorité à la jeunesse mais aussi pour trouver les mots justes pour panser les plaies du passé.
L'histoire récente de nos deux pays est si intimement liée qu'elle ne mérite ni raccourci, ni controverse mais un débat que je souhaite le plus apaisé possible. Un débat auquel les hommes politiques doivent savoir se soustraire pour laisser place aux historiens. Ce n'est ni à la République française ni à la République algérienne de fournir la vérité. L'histoire du monde a d'ailleurs démontré que lorsque des nations tentaient de donner une vérité historique, elles n'aboutissent bien souvent qu'à des mensonges historiques.
Personne ne peut se réfugier dans le déni des ravages du système colonial
Personne ne peut néanmoins se réfugier dans le déni des ravages du système colonial. Ce système qui a failli dès son origine, est condamnable car il est moralement inacceptable. Il a refusé aux peuples le droit de décider, le droit à la nationalité, le droit à la citoyenneté. La question du système colonial ayant été réglée avec le principe d'autodétermination des peuples, nous devons désormais nous accorder à reconnaître l'indignité d'un tel système.
Cest à chacun d'entre nous de se confronter à sa propre conscience
Je m'associe néanmoins à la position de François Hollande qui dit ne pas être venu en Algérie "faire repentance ou excuses". Je lui demande aussi d'aller plus loin: mettons en place un groupe de travail composé d'historiens, d'universitaires français et algériens pour mener un travail scientifique commun, collaboratif, et dire les choses telles qu'elles sont. Pour voir aboutir une telle démarche, toutes les données doivent être mises à disposition: documents, témoignages... Il faut ouvrir les archives nationales respectives, garantir le travail libre et sans pression des experts. En attendant, c'est à chacun d'entre nous, acteurs ou héritiers du conflit, de se confronter à sa propre conscience.
Les peuples n'aspirent qu'à être éclairés par les faits, pour aboutir à une histoire apaisée et partagée, et pouvoir enfin se tourner vers un avenir commun.
Nora Berra, députée européenne, conseillère municipale de Lyon et ancien ministre
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Par Frédéric Couteau
« Sale fin d’année pour Bozizé », s’exclame le site d’information Fasozine. « Le président centrafricain a de sérieux soucis avec l’offensive des rebelles de la coalition Séléka, précise-t-il. Deux localités du nord du pays (Ndélé et Kabo) et une du centre (Bria) sont déjà tombées entre les mains de ces dissidents armés qui, dans leur progression, n’ont pas rencontré grande résistance des Forces armées centrafricaines. Une situation, relève Fasozine, qui a contraint le chef de l’Etat à faire appel à l’armée de son voisin et allié de toujours, Idriss Déby-Itno. »
Commentaire du site burkinabè : « arrivé au pouvoir par les armes, en 2003, avec le soutien de ces mêmes soldats tchadiens, le général François Bozizé semble visiblement rattrapé par les flammes d’une sale guerre qu’il n’a jamais réussi à éteindre à la racine. Du moins, si les rebelles ont déterré la hache de guerre, c’est bien parce qu’aucun dialogue sérieux n’a été organisé avec eux dans le sens des revendications qui sont les leurs. Acculé de toutes parts, Bozizé a perdu le Nord et ne semble n’avoir d’autre issue que de faire appel à l’armée tchadienne. »
L’Observateur, toujours au Burkina, renchérit : « c’est bien d’appeler les amis au secours, mais le véritable problème centrafricain relève d’une question de gouvernance, que le corps expéditionnaire tchadien ne saurait régler. (…) Il est temps que Bozizé intègre cette vérité, poursuit le journal : le Tchad ne sera pas toujours là pour le soustraire des pétrins. La meilleure façon de mieux diriger et quitter ensuite le pouvoir dans la paix, c’est de pratiquer l’ouverture et le dialogue avec ses adversaires. Autrement, NDjamena aura beau déployer des régiments entiers en Centrafrique, ça ne servira à rien, sinon qu’à retarder l’échéance. »
Hollande vient dire la vérité…
Dans les journaux du continent également : la visite de François Hollande à Alger. Dans un entretien publié ce matin par El Watan, le président Français indique que « le moment est venu en cette année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. J’aurai l’occasion de m’exprimer ce jeudi devant les représentants du peuple algérien au cours de ma visite. J’aborderai la question de la mémoire avec lucidité et responsabilité. Nous le devons aux victimes, à toutes les victimes et au peuple algérien. Nous le devons à la France. Nous le devons à l’Algérie. »
Hier, lors d’une conférence de presse, le président Français a été clair : « je ne viens pas ici – ce n’est ni ce qui m’est demandé ni ce que je veux faire – faire repentance ou excuses. Je viens dire ce qu’est la vérité, ce qu’est l’Histoire. »
Alors, s’interroge La Tribune, « la vérité sur la colonisation ne revient-elle pas à énumérer les crimes coloniaux et à les reconnaître ? François Hollande va-t-il franchir le pas et réussir là où ont échoué ses prédécesseurs ? La visite du président Hollande est une tentative de relancer le partenariat économique avec l’Algérie, mais il sera difficile au chef d’Etat français de faire l’impasse sur le passé colonial de la France, estime le quotidien algérien, en cette année du cinquantenaire de l’indépendance algérienne. (…) En automne, François Hollande avait reconnu la “sanglante répression” par la police française de la manifestation du 17 octobre 1961, il est attendu de lui, aujourd’hui, une reconnaissance des crimes du colonialisme. »
Une relation normale ?
Pour autant, il faut « en finir avec la repentance », estime pour sa part Le Quotidien d’Oran. « Il faut très clairement souligner que le “contentieux” qui existe entre l’Algérie et la France n’est pas une question de repentance, mais de reconnaissance des faits, affirme le quotidien oranais. (…) Continuer encore à admettre et à ne pas reconnaitre que le colonialisme fut une entreprise destructrice et violente est absurde. La notion très contestable de “repentance” est à bannir car elle permet inutilement de donner bonne conscience aux vrais racistes et aux ultras de l’Algérie française encore très présents dans le spectre politique français. »
« En tout état de cause, conclut Liberté, autre quotidien algérien, le traité d’amitié et de coopération qui sera signé nous renseignera sur la volonté des deux présidents et de leurs intentions à lever tous les malentendus pour construire une relation saine, vidée de tous les complexes. En somme, une relation normale, qualificatif dont raffolent les Algériens pour expliquer que tout va bien. C’est ce qu’on souhaite aux deux pays qui se font face, depuis des siècles, de part et d’autre de la Méditerranée. »
Qui plus est, peut-on lire sur le site d’information Slate Afrique, « la France ne peut pas se passer de l’Algérie. On insiste trop souvent sur les malentendus, les polémiques mémorielles et les prurits identitaires qui opposent l’Algérie à la France. » En fait, souligne Slate Afrique, « la France a besoin de l’Algérie parce que ce pays est, d’abord, l’un des rares avec lequel elle fait de très bonnes affaires. » Et puis, « la France a besoin d’alliés, riches et puissants sur le plan démographique. A l’heure où l’on sent bien que des forces concomitantes poussent la France – et ses entreprises telles qu’Areva – en dehors du Sahel, Paris n’a pas d’autre solution que de trouver en Alger un précieux relais et recours. Il y a urgence, s’exclame encore Slate Afrique, car les sirènes étasuniennes se font de plus en plus entendre en Algérie… (…) L’enjeu de demain, sera de compter face aux blocs émergents asiatiques et au duo Etats-Unis et Brésil. »
Le chef de l’Etat a reconnu hier les «souffrances que la colonisation française» a infligées à l’Algérie, sans pour autant formuler les excuses de la France. Des mots forts pour rétablir la confiance entre les deux pays, même si tout reste à construire.
Alger (Algérie), hier. François Hollande s’est offert un bain de foule dans la capitale avant de reprendre l’avion pour l’Hexagone. | (Reuters/Philippe Wojazer.) 4 réactionsRéagir Un demi-siècle après l’indépendance de l’Algérie, François Hollande a reconnu solennellement hier les « souffrances que la colonisation française » a infligées à son ancien département. Ces paroles fortes marqueront-elles un tournant dans la relation compliquée qu’entretiennent les deux pays? Il est encore trop tôt pour le dire. Après deux jours de poignées de main diplomatiques et de bains de foule médiatiques, le bilan de cette visite de l’autre côté de la Méditerranée reste mitigé.
Des « souffrances », mais pas « d’excuses ». Hier matin, peu après 9 heures, François Hollande joue gros devant les parlementaires algériens. Le chef de l’Etat a refusé la veille de faire acte de « repentance » ou de présenter des « excuses » au nom de la France. Mais il a promis « la vérité » pour mettre fin à un demi-siècle de méfiance réciproque.
Dans un silence pesant, les mots sont enfin lâchés. « Pendant cent trente-deux ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, c’est la colonisation », dénonce François Hollande qui poursuit sous des applaudissements polis : « Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. »
Le président parle d’« injustices », un mot qu’avait déjà prononcé Nicolas Sarkozy en 2007. Il reconnaît le massacre de Sétif, comme l’avait fait Jacques Chirac il y a sept ans, mais évoque aussi ceux de Guelma et de Kherrata. Il emploie enfin le mot « torture », ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait fait, avant de rendre un peu plus tard hommage aux Français d’Algérie. Laurent Fabius salue de son côté un « discours lucide, sans provocation, qui tranche la question mémorielle ».
Côté algérien, les réactions sont plus mitigées. Un député du FLN aurait aimé que le président français parle de « dédommagement », un islamiste de l’Alliance attendait, lui, des « excuses ». Quoi qu’il en soit, François Hollande va désormais devoir assumer ce discours sur « la paix des mémoires » en France. « Et ça ne va pas être facile », reconnaît l’historien Benjamin Stora. Hier, plusieurs députés UMP ont dénoncé un discours « culpabilisateur » et « unilatéral », Marine Le Pen y voyant, elle, une « repentance » malsaine.
Des promesses plutôt que des contrats. Les questions de mémoire purgées, les relations économiques vont pouvoir se développer. « France et Algérie doivent passer à la vitesse supérieure », a souhaité Hollande devant les parlementaires. Ce n’est pas gagné. Malgré une forte délégation de chefs d’entreprise, un seul accord a été signé. Et encore… Carlos Ghosn, le patron de Renault qui construira une usine d’assemblage près d’Oran, n’a même pas fait le déplacement… Plusieurs accords de coopération ont été conclus dans les secteurs agricoles ou énergétiques notamment. Pour les affaires, il faudra attendre.
Plus de souplesse pour les visas. Le chef de l’Etat a promis une délivrance « plus rapide » de visas pour les ressortissants algériens souhaitant se prendre en France pour des courts séjours. Pour en finir, dixit Hollande, avec « un véritable parcours d’obstacles ». Mais pas question pour autant de prendre le risque de crisper l’opinion en France. « On n’ouvre pas les vannes », prévient d’emblée le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui souhaite simplement « éviter les tracasseries administratives ».
Pour remettre la relation entre les deux Etats sur de bons rails, une déclaration d’amitié a par ailleurs été signée. « Les fondations sont posées, commente prudemment un conseiller élyséen. Il reste à monter les murs, la charpente et le toit. »
Alger, envoyé spécial. Si du côté du pouvoir algérien, c’est la satisfaction, côté acteurs de la société civile et politique, critiques et interrogations ne manquent pas que ce soit sur le passé colonial ou sur l’accord avec Renault.
Après la visite de François Hollande, l’Algérie et la France ont-elles mis fin à 50 ans de rapports crispés du fait d’un passé marqué par le poids de la colonisation et d’une guerre qui a laissé de terribles séquelles, des mémoires blessées ? La question fait débat. « François Hollande a reconnu les crimes de la colonisation, et encore le mot «crime » n’a jamais été prononcé, sans s’excuser. Il nous demande de tourner la page. On veut bien. Certes, nous sommes les enfants de l’indépendance algérienne. Mais quand on voit que l’État français rend hommage à Bigeard le tortionnaire, la moindre des choses c’est que nos dirigeants exigent de Hollande de présenter des excuses. Ils ne l’ont pas fait. On n’est donc pas déçus parce qu’on n’est pas dupes. Hollande est venu pour faire des affaires et il a réussi parce qu’il aime son pays », explique Azwaw, 45 ans, employé à la SNCF algérienne, qui a perdu son bras gauche dans l’explosion d’une grenade durant le soulèvement populaire d’octobre 1988 à Alger !
L’argent de l’Algérie attire les occidentaux
Place du 1er mai, à Belcourt, Kader, 30 ans, et ses copains ne sont pas allés place Audin quand Hollande a marqué un temps d’arrêt pour rendre hommage au militant communiste. « C’est bien ce qu’il a fait. Mais il y a ces milliers de jeunes disparus durant la bataille d’Alger, qu’est-ce qu’il en fait ? En regardant les télés françaises, il a dit qu’il parlerait des harkis. Ok ! Mais, écrivez-le : pas question que les harkis reviennent comme si de rien n’était. Ils ont choisi leur camp. Pour le reste, on est prêt à pardonner. Les enfants de harkis ? C’est comme les enfants des terroristes islamistes, ils n’ont pas à payer pour les crimes de leurs parents. Ils sont les bienvenus » explique-t-il. Rachid, 40 ans, cadre administratif, ne semble pas surpris. La mémoire ? « Hollande a fait un geste. Mais notre malheur, c’est l’argent de l’Algérie qui attire les occidentaux comme la confiture attire les abeilles et les guêpes. Et pour s’offrir un quatrième mandat, Bouteflika, qui a besoin du soutien de la France, est prêt à vendre le Sahara » !
Côté politique, les réactions sont plus contrastées. Sur le contentieux colonial, le chef de l’État français « a eu le discours que tout le monde attendait » a estimé le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, surnommé « Dok » par certains commentateurs algériens. « C’est un discours qui n’a occulté ni le passé ni l’avenir » a renchéri le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci ». Hollande a même trouvé grâce auprès de la tonitruante leader du Parti des travailleurs (trotskiste), Louisa Hanoune pour qui François Hollande « a reconnu les méfaits du colonialisme, l’injustice du système colonial. Il les a nommés ».
Et les excuses !
Seuls bémols, Saïd Bouhadja, dirigeant du FLN, qui a estimé que « le peuple algérien s’attendait beaucoup plus à des excuses, pas à des déclarations partielles » ou encore Ahmed Batache, chef du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS, socialiste), cité par El Watan assurant « quand le pouvoir français demande à la Turquie de reconnaitre les crimes qu’elle avait commis contre les Arméniens, le peuple algérien est lui aussi dans son droit de demander à la France non seulement de reconnaître ses crimes mais aussi des excuses ». Et pour des raisons diamétralement opposés, les islamistes, surtout leurs sites, ont convoqué - pour les besoins de la cause - le million de martyrs tombés durant la guerre d’indépendance algérienne, font feu de tout bois contre cette visite et le fait qu’Hollande a fait des affaires sans faire « acte de repentance pour les crimes commis par son pays » !
Signe des temps, en dépit de l’accueil populaire réservé à François Hollande, les algériens agitant des drapeaux français se comptaient sur les doigts d’une main. Place Audin, il n’y avait qu’une seule personne brandissant l’emblème français. A Tlemcen, les gens ont refusé les drapeaux de l’ancienne puissance coloniale proposés par des employés de la municipalité. « S’il avait fait des excuses, au lieu de choisir ses mots pour ne pas heurter la droite française, les Algériens n’auraient pas hésité un instant à brandir l’emblème français » affirme Fayçal, militant associatif.
Pour résumer, « ce n’est pas tout à fait une page dans les relations franco-algériennes qui se tourne mais prosaïquement une nouvelle partition musicale qui s’écrit » commente Boubekeur Hamidechi, le chroniqueur du Soir d’Algérie. Pour lui « grâce à cette sortie sur l’impasse mémorielle, il (Hollande) peut justement demander à ses interlocuteurs algériens de passer à autre chose. Celle pour laquelle il a choisi de donner la priorité diplomatique de son voyage : le business ».
Renault, un contrat très politique
Et sur ce plan, notamment concernant la signature de quatre contrats, les interrogations et critiques ne manquent pas. L’accord sur l’installation d’une usine d’assemblage Renault en Algérie est celui qui suscite le plus de questions. Dans un article publié par des quotidiens algériens, l’économiste Abdrehamanne Mebtoul s’est montré plus que réservé. L’usine Renault qui sera construite à Oran revient plus cher que celle installée à Tanger pour un coût d’investissement équivalent, soit un peu plus d’un milliard d’euros. En termes de niveau d’emplois ou de productivité, elle est bien inférieure à sa sœur marocaine. L’usine de Tanger produira à termes 400 000 véhicules de gammes différentes par an dès 2013, alors que celle d’Oran, détenue à 51% par l’État algérien, n’en produira que 70 000 unités d’un seul modèle, avec quasiment un effectif de salariés équivalent. Qui plus est, Renault a obtenu qu’aucun autre constructeur ne s’installe en Algérie durant trois ans. Et le fait que Wolkswagen ait été écarté au profit de Renault fait dire à beaucoup d’algériens que le contrat obtenu par Renault est plus de nature politique que commerciale.
Karim Amellal, auteur franco-algérien, maître de conférences à Sciences-Po, est cofondateur de Stand Alone Media (www.sam.tv). Il a publié "Discriminez-moi !" (Flammarion, 2005) et est l’un des auteurs de "Chroniques d’une société annoncée" (Stock, 2007).
Pour quelques jours encore, 2012 est l’année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. En France, si pour certains cette date continue d’être perçue comme le rappel d’une défaite, voire même d’une amputation, pour d’autres, heureusement bien plus nombreux aujourd’hui, elle marque d’abord la fin d’un système colonial qui fut si inique, injuste et antirépublicain qu’il a fini par se briser contre le mur de l’Histoire. Un anniversaire est aussi une occasion de dresser un bilan. Pour l’Algérie, la mémoire de la guerre d’indépendance ne peut plus à elle seule tenir aujourd’hui encore lieu de politique. On ne gouverne pas avec des fantômes. Aussi importante soit-elle, la mémoire des « Chouhada » - martyrs de la guerre de « Libération », ainsi qu’on l’appelle en Algérie – ne peut étancher la soif de liberté et de prospérité d’une jeunesse algérienne – 70% de la population – qui a les yeux rivés sur l’avenir, non sur le passé. Mais c’est surtout de la France, et non de l’Algérie, qu’il convient de parler ici. Pour nous Français d’origine algérienne que l’histoire et les circonstances ont placés de ce côté-là de la Méditerranée, cet anniversaire a pu bousculer la mémoire – la nôtre ou celle que nos parents nous ont léguée – et raviver une blessure. Cinquante ans après la fin du système colonial en Algérie, certains saluent encore le « rôle positif de la colonisation ». Cinquante ans après l’indépendance, le système d’apartheid qui a été mis en œuvre dans ce qui était alors des départements français n’est toujours pas reconnu officiellement. Ce silence ne doit plus durer.
L’apaisement de la relation franco-algérienne (...) est une affaire politique mais aussi une affaire de justice.
La relation entre la France et l’Algérie, capitale pour les deux pays, faut-il le rappeler, exige un nouveau souffle et de nouvelles initiatives. Cette relation doit être spéciale, différente de toutes les autres relations bilatérales, parce que l’Algérie ce fut la France pendant 132 ans, et parce que les enfants et les petits-enfants issus de l’immigration algérienne sont le produit complexe de cette histoire tourmentée. Lors des dernières élections présidentielle et législatives, ceux-là ont massivement soutenu la gauche et le Parti Socialiste, tant par rejet de Nicolas Sarkozy que par sympathie pour un candidat, aujourd’hui président, qui s’est toujours exprimé avec sympathie sur l’Algérie et l’immigration. Or en France comme en Algérie, Français d’origine algérienne et Algériens espèrent aujourd’hui un geste fort de ce nouveau président de la République. L’apaisement de la relation franco-algérienne, dans ces circonstances, est une affaire politique mais aussi une affaire de justice. Et ce geste de justice que beaucoup attendent n’a rien à voir avec ce que l’on appelle la « repentance ». Les jeunes Français et Algériens qui portent quelque part en eux un fragment de cette histoire ne demandent ni excuses ni regrets ni remords. Une « repentance » ne servirait qu’à raviver d’anciennes plaies et ce n’est sûrement pas ainsi que la mémoire du passé peut servir l’avenir. La visite de François Hollande à Alger ne doit pas être l’occasion d’une nouvelle déchirure, mais au contraire la matrice d’une réconciliation, et d’abord pour les jeunes générations des deux rives de la Méditerranée. Or cette réconciliation ne commande qu’une seule chose pour qu’il n’y ait plus aucun malentendu : la fin de l’omission d’État ; la simple reconnaissance des faits. Le 16 juillet 1995, au Vélodrome d’hiver, le Président Chirac rompit pour la première fois le silence officiel en reconnaissant avec force la responsabilité de l’État français dans les crimes commis contre les Juifs durant la période de l’Occupation. Cela a constitué une rupture capitale dans la manière dont la France affronte et assume son histoire. Dans le sillage de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande sont restés sur la même position. Le 17 octobre dernier, François Hollande reconnut enfin, au nom de la République et dans un sobre communiqué, les faits survenus le 17 octobre 1961, à savoir le massacre de gens lors d’une manifestation pacifique. Ce premier pas doit en inaugurer d’autres. François Hollande aura à Alger une occasion capitale. Cinquante ans après la fin d’un système colonial conçu et appliqué au sein d’une République qui, comme à l’envers d’elle-même, s’en est trouvée dévoyée, cette reconnaissance officielle des méfaits de la colonisation, du projet colonial autant que de ses développements, honorerait notre pays, ses valeurs et ses idéaux, autant qu’elle mettrait sans aucun doute un terme à l’acrimonie qui pollue les relations politiques entre les deux pays. Non parce que l’Algérie le demande, mais parce qu’une partie du peuple de France le mérite, et parce que la justice le commande.
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Intervenant lors d’une conférence de presse organisée au siège de son parti, Mme Hanoune s’est interrogée sur l’intérêt des excuses de la France pour les crimes qu’elle a commis à l’encontre des Algériens pendant la période coloniale soulignant qu’"il s’agit de déontologie politique en France".
Après avoir rappelé que son parti ne demandait pas à l’Etat français de présenter des excuses pour les crimes commis en Algérie durant plus d’un siècle, Mme Hanoune a souligné que l’Algérie qui a arraché son indépendance par la lutte armée contrairement aux autres pays colonisés se doit d’agir "d’égal à égal" avec la France en tant que pays pleinement souverain et "ne pas se cacher derrière les résidus de la colonisation".
Dans ce contexte, la secrétaire générale du PT a indiqué que la visite mercredi à Alger du président français, François Hollande, "est celle d’un chef d’Etat venu défendre les intérêts économiques de la France". "Il ne faut pas s’attendre à un miracle", a-t-elle ajouté.
Cette visite s’inscrit dans le cadre de "la conclusion de marchés et la défense des intérêts des sociétés françaises notamment les sociétés privées", a-t-elle dit.
"Une divergence profonde" oppose l’Algérie et la France concernant le respect de la souveraineté des pays, a estimé Mme Hanoune, précisant que "contrairement à l’Algérie, la France a incité à la guerre dans les pays qui connaissent des crises internes à l’instar du Mali" exprimant son souhait que le président français "change de position" concernant ce pays.
Présentant le bilan des travaux de la session ordinaire du Comité central du PT, Mme Hanoune a indiqué que les résultats des élections locales du 29 novembre dernier ont "démontré une volonté d’un contrôle par des partis de droite qui servent les intérêts impérialistes et ceux des personnes influentes qui veulent que l’Algérie revienne sur sa stratégie de défense de son économie nationale".
Partant de ce constat, et "eu égard à la conjoncture actuelle, issue des résultats truqués des échéances précédentes", les prochaines élections présidentielles seront "porteuses de tous les risques", a mis en garde Mme Hanoune qui a appelé à la formation d’un front populaire pour faire face aux dangers qui menacent la sécurité et la stabilité du pays.
Elle a ajouté dans le même contexte que le comité exécutif a chargé le bureau politique d’adresser une lettre au président de la République pour mener une campagne politique de mobilisation globale contre "la déliquescence et l’influence des détenteurs de fonds".
La secrétaire générale du PT a par ailleurs suggéré l’organisation d’une conférence nationale sur la souveraineté nationale et la position claire de l’Algérie qui rejette toute ingérence dans les affaires internes des pays.
Outre l’évaluation des résultats des élections locales du 29 novembre dernier où le parti a obtenu la présidence de 31 assemblées populaires communales (APC), l’ordre du jour de la session ordinaire du comité central du PT a également porté sur l’examen du bilan des activités du parti au cours de l’année 2012, ses alliances avec d’autres formations, les prochaines élections du Conseil de la nation ainsi que le plan d’action du PT pour l’année 2013.
Concernant d’éventuelles alliances avec d’autres formations lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, Mme Hanoune, a indiqué que son parti ne contractera pas d’alliances avec "ceux qui sont contre la préférence nationale" et qui œuvrent à "la destruction de l’économie nationale".
Depuis hier, le président français, François Hollande est en visite officielle de deux jours en Algérie. Présenté comme l’occasion d’écrire une nouvelle page dans les relations franco-algériennes, ce premier déplacement du président français dans le pays d’Abdoul Aziz Bouteflika, mobilise une délégation forte de près de 200 personnes, dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine de patrons, des écrivains, des artistes et une centaine de journalistes. C’est la plus grosse délégation que le numéro un français ait conduite à l’étranger depuis son élection, le 6 mai dernier. Une telle armada laisse supposer que les nouvelles autorités françaises sont disposées à repartir du bon pied avec Alger... 0:25 20-12-2012
Une telle armada laisse supposer que les nouvelles autorités françaises sont disposées à repartir du bon pied avec Alger. Mais comme c’est très souvent le cas, le passé tumultueux entre les deux pays se révèle, à s'y méprendre, comme un frein à la concrétisation de cette belle promesse de coopération. Arrivé hier, et accueilli en grande pompe par les Algérois, le président Hollande promet la vérité sur les périodes troubles que les deux pays ont connues. De son point de vue, c’est déjà un grand pas que de dire les choses telles qu’elles se sont passées. Mais vue du côté algérien, cette vérité à elle-seule ne suffit pas.
Ce que les compatriotes d’Abdoul Aziz Bouteflika sollicitent ce sont des excuses publiques et officielles, pour ce qu’ils considèrent comme des crimes que la nation des droits de l’homme aurait commis en Algérie et pendant des siècles. Mais la bonne volonté de François Hollande ne va pas jusqu’à ce qu’à ce niveau! D’excuses et de repentir, il n’en sera pas question. Cela, le chef de l’Etat français l’a clairement indiqué hier, au cours de la conférence de presse qu’il a animée.
C’est dire que de part et d’autre de la Méditerranée, l’économiquement correct ne semble pas prendre le dessus sur les questions d’honneur et dignité. Comparées aux énormes opportunités qui s’offrent aux peuples algérien et français, ces valeurs paraissent éminemment abstraites. Mais personne ne veut pour autant céder. Côté algérien, avec une économie rendue florissante par la manne pétrole, on estime qu’il n’est pas question de faire table rase du passé et de passer sous silence toutes les humiliations endurées. On tient à faire admettre à l’ancienne puissance coloniale ses torts.
Mais en face, il se trouve toujours des Français absolument jaloux de la réputation et de la gloire de la France, en tant que pionnière dans la promotion des droits humains. Ayant conscience des enjeux tant historiques que culturels qui demeurent associés à cette réputation-là, ils ne consentiront pas si vite à des excuses qui entacheraient une telle image. Par conséquent, les bonnes intentions et autres initiatives prometteuses risquent de se voir étouffées dans l’œuf. Parce que se heurtant à deux intransigeances absolues. L'histoire est têtue, les hommes aussi.
Le discours du président français François Hollande reconnaissant les « souffrances que la colonisation française » a infligées au peuple algérien, a été salué par les députés algériens. Beaucoup ont estimé que ce discours donné à la tribune du Parlement algérien est une « avancée », même s’ils espéraient des excuses de la France.
Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale Abdelkader Belabbas, membre du Front de Libération nationale, pense que dans le discours du président français il y a « des choses très importantes qui vont contribuer certainement à l’amélioration des relations algéro-françaises dans le futur »
De son côté le vice-président de l’assemblée nationale et membre de la direction du Rassemblent national démocratique (RND), Abdeslam Bouchouareb, pense que ces déclarations sont déjà un grand pas en avant. « Je note une évolution positive dans le discours. Le chef de l’Etat français a dit ce qu’il fallait. Je ne pense pas qu’il puisse faire mieux. »
»Son discours est très intéressant. Il parle de vérité. C’est une reconnaissance des méfaits de la colonisation », a déclaré la secrétaire générale du parti des travailleurs Louisa Hanoune, qui a estimé que « sur le terrain de l’apaisement, un pas vient d’être réalisé. »
Quelques déceptions
Mais certains parlementaires mettent un bémol dans les propos de François Hollande. Pour Mustapha Bouchachi, député du Front des forces socialistes, entre autres, le discours est un premier pas, mais l’Algérie espère plus de la France dans la reconnaissance des crimes coloniaux. « Nous aurions souhaité que M. Hollande aille plus loin. Les équilibres internes dans l’Etat français ne lui ont pas permis d’évoquer des excuses dans un avenir proche », a-t-il précisé.
Réagissant à la visite d’Etat de François Hollande en Algérie, la Coordination nationale des enfants de moudjahidine (Cnem) a publié un communiqué dans lequel elle exige de la France reconnaissance et excuses pour tous ses crimes coloniaux. Après tout un paragraphe de louanges à l’Algérie, son peuple, son histoire, sa révolution, les combattants pour son indépendance et le million et demi de martyrs, la Cnem déclare que tous ceux qui ont sur les mains et/ou la conscience la mort d’un seul martyr, le sang d’une seule victime ou le deuil d’un seul algérien ne sont pas les bienvenus en Algérie. La Coordination poursuit son réquisitoire en affirmant que «le peuple algérien continuera sans relâche d’exiger la reconnaissance de tous les crimes que la France a commis depuis qu’elle a foulé notre sol en 1830 jusqu’à 1962. Et nous, porteurs du flambeau, enfants des révolutionnaires, voulons une reconnaissance totale, non partielle, de ce que la France a fait endurer à nos pères et nos mères comme tortures, exécutions et exterminations».
S'il ne fallait qu'une onction de Paris pour décider le président Bouteflika à briguer un quatrième mandat en 2014, il peut d'ores et déjà se mettre sur la ligne de départ. François Hollande ne s'est pas privé de la lui apporter. Et de manière ostentatoire.
“On a un pacte, je fais son éloge, il fait mon éloge”, a glissé le chef de l'État algérien à l'oreille de quelques journalistes privilégiés admis à une réception organisée à l'hôtel Marriott à Tlemcen. La confidence est rapportée par l'envoyé spécial de “Paris-Match”. Et selon “Le Canard Enchaîné”, François Hollande a escamoté un passage de son discours sur la Syrie, en apprenant qu'il risquait d'indisposer son homologue. Et l'onction du président socialiste fut d'autant plus facile à obtenir que le président Bouteflika a obtenu l'enrôlement du vieil opposant Hocine Aït-Ahmed, éternel pourfendeur du régime au sein de l'Internationale Socialiste (IS). Sur le Printemps arabe, il a endossé la thèse selon laquelle l'Algérie était restée à l'écart de cet élan révolutionnaire, l'ayant anticipé de plusieurs années. Ce n'est pas le moindre cadeau, ajouté à l'Accord bilatéral de 1968 que la droite s'était employée patiemment à modifier, et à la réalisation d'une usine Renault que la constructeur n'a jamais accepté d'ériger dans la région de Jijel où voulait le confiner Ahmed Ouyahia. L'année 2012, celle du cinquantenaire de l'indépendance aura donc été celle de la réconciliation entre l'Algérie et la gauche française revenue au pouvoir grâce à François Hollande. Cette gauche qui avait donné à l'armée des pouvoirs spéciaux pour briser la révolution déclenchée lors de la Toussaint de 1954. Mais François Hollande l'a voulue comme celle d'une réconciliation plus générale entre les deux pays dont l'avenir commun est écrit, non dans le marbre d'un traité, mais dans le feu d'une déclaration d'amitié. Comme en amour. Le voyage à Alger du 19 décembre a permis d'ouvrir une “une nouvelle page”, d'inaugurer “un nouvel âge” des relations entre la France et l'Algérie. “C'est utile pour la France et pour l'Algérie, nous sommes sortis des 50 ans qui avaient été les années de la difficulté entre la France et l'Algérie, compte tenu d'un passé lourd, de mémoires blessées”, a dit le chef de l'État français qui a reconnu “les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien”. François Hollande a évoqué la torture que les paras avaient institutionnalisée. “Il était très important de dire que ce n'était pas nos valeurs qui, là, s'appliquaient”. “Il y avait un système d'exploitation”, “il y avait une condamnation à porter”. “Je fais ça, non pour une sorte de mortification, encore moins par repentance, mais pour que nous puissions nous tourner résolument vers l'avenir”, a-t-il dit plus tard. Il n'est pas allé jusqu'à présenter des excuses. En réalité, la repentance n'a jamais été réclamée officiellement par les plus hautes autorités algériennes. Elle ressemblait plus à un refrain politique à destination de l'opinion nationale, chantée sur un seul ton par le FLN ou le ministère des Moudjahidine. Au demeurant, François Hollande n'avait pas la tâche facile face à sa propre opinion dans un pays où les idées de l'extrême droite restent prégnantes. Sans surprise, ses propos sur la colonisation, “système profondément injuste et brutal”, ont soulevé l'ire de la droite et de l'extrême droite françaises mais aussi de la frange gauche de sa majorité. L'ancien ministre UMP Gérard Longuet, l'auteur de l'injurieux bras d'honneur, a jugé “parfaitement inutile” de vouloir traiter ainsi d'un “sujet aussi complexe que l'aventure coloniale française”. Pour le député UMP Jacques Myard, le président Hollande “est tombé dans le piège de la réécriture de l'histoire”. Quant à Marine Le Pen, la présidente du Front national, elle a vu dans ces propos une “salissure de la France par son propre président (...) indigne de sa fonction”. À gauche aussi, et pour des raisons diamétralement opposées, François Hollande a déçu, sinon indigné. À la une, le quotidien “Libération”, qui avait pourtant apporté un soutien assumé à sa candidature présidentielle, a fustigé un “rendez-vous manqué” avec l'Algérie. “La colonisation fut bien pire que brutale et injuste”, a dénoncé son éditorial. Quant à la guerre d'Algérie, elle fut, selon “Libération”, “scélérate, faite de massacres, tortures et crimes contre l'humanité”. Prenant les devants à la veille de la visite d'État du président de la République en Algérie, le PCF l'avait exhorté à “reconnaître enfin la réalité du colonialisme et des crimes d'État”. Paradoxalement, il y eut plus d'enthousiasme à Alger, lieu de naissance de l'expression “président normal”. A. O.
Le mensuel Afrique Asie est revenu dans son édition du mois de janvier 2013, à paraître mercredi, sur la visite d’Etat que le président François Hollande a effectué en Algérie, les 19 et 20 décembre, en soulignant qu’il "l’a quittée avec la conviction que Paris et Alger doivent à l’avenir regarder ensemble dans la même direction, dans un contexte international gorgé de menaces".
Dans un article intitulé "Algérie-France, le nouvel âge", le directeur de la rédaction, Majed Nehmé, observe que "la célérité" avec laquelle François Hollande a répondu à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika "suggérait aussi que de lourds dossiers reçus en héritage du quinquennat Sarkozy étaient en souffrance, qu’il fallait rouvrir le plus rapidement possible".
"François Hollande était attendu à Alger avec en toile de fond une question lancinante", note le mensuel qui se demande si le président "normal" parviendra enfin à "normaliser" la relation franco-algérienne "qui a évolué en dents de scie depuis un demi-siècle, tantôt décrispée, tantôt à la limite de la rupture".
"Trouvera-t-il les mots justes pour apaiser les mémoires ?", s’interroge encore le mensuel, estimant que "la longue confrontation entre les deux pays, depuis la conquête de l’Algérie (1830) jusqu’à la cruelle guerre d’indépendance 1954-1962), a fait que leur histoire commune fut loin d’être un long fleuve tranquille".
"Malgré les initiatives des historiens en faveur d’une mémoire partagée, chaque pays continue à cultiver sa propre mémoire de ce que Paris ne reconnut que très tardivement en 1999 comme une guerre", rappelle l’auteur de l’article d’Afrique Asie, qui rappelle aussi que la France "s’est satisfaite pendant des décennies de parler d’+évènements d’Algérie+, en occultant la torture, les exécutions sommaires des combattants nationalistes, qualifiés de terroristes, et les exactions contre les populations civiles dans le vain espoir de rompre le cordon qui les liait à la résistance".
Le mensuel ajoute également que "le pas en avant esquissé par Jacques Chirac en faveur de la reconnaissance des méfaits de la colonisation fut bientôt effacé par un pas en sens inverse avec un décret célébrant ses bienfaits", faisant valoir que l’abrogation de "la disposition scélérate, sous la pression des démocrates français relayant les véhémentes protestations algériennes, n’est pas parvenue, sept ans après, à venir à bout de l’indignation".
"Jouant la carte d’une droite décomplexée" ouverte sur l’électorat d’extrême droite, Nicolas Sarkozy, le prédécesseur de Hollande, préféra réserver ses "excuses" aux harkis "ces Algériens qui prirent les armes contre leur peuple dans les rangs de l’armée d’occupation avant d’être abandonnés à leur sort par le pouvoir français" et renvoya dos à dos colonisés et colonisateurs dans une symétrie relevant plus d’une esthétique déplorable que de la vérité historique", commente Afrique Asie.
Revenant sur le parcours politique de François Hollande, le mensuel écrit qu"’issu d’une famille déchirée par la guerre coloniale, un père en faveur de l’Algérie française et une mère anticolonialiste, il s’est rallié à cette dernière avant de tracer son sillon au sein du Parti socialiste".
"Il s’est imposé avec lucidité (son mot fétiche) un droit d’inventaire sur ce que fut la politique de ses aînés en Algérie", relève l’article qui revient sur le livre de M. Hollande.
"Le Devoir de vérité", où il assène que la SFIO (ancêtre du PS) avait "perdu son âme dans la guerre d’Algérie (à) en entraînant la France dans l’engrenage fatal de la guerre alors qu’elle avait été élue pour faire la paix", poursuit le mensuel.
Sur son discours devant les deux Chambres du Parlement algérien, Afrique Asie relève qu"’usant de mots sobres, pesés au trébuchet, François Hollande, qui évoluait sur une corde raide, a dit l’essentiel de ce que les Algériens souhaitaient entendre, sans l’exiger formellement".
"Il s’est contenté d’un service minimum, +sans repentance, ni excuses+, en répondant à l’appel du président Abdelaziz Bouteflika à dépasser +la guerre des mémoires+. Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Ce système a un nom : c’est la colonisation", rapporte Afrique Asie citant le chef de l’Etat français.
"Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien", a-t-il dit, se plaçant sous le patronage de l’anticolonialiste Georges Clemenceau, le "père la Victoire" de la première Guerre mondiale, plutôt que sous celui du chef du parti de l’expansion coloniale, Jules Ferry", écrit encore le mensuel.
"Ces souffrances demeurent ancrées dans la mémoire et la conscience des Algériens", a ajouté le président français, qui a évoqué notamment les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata du 8 mai 1945, "lorsque la France manquant à ses valeurs universelles a livré les populations des trois villes de l’Est algérien à la vindicte colonialiste : 45.000 morts", et d’ajouter "la vérité doit être dite aussi sur les circonstances dans lesquelles l’Algérie s’est délivrée du système colonial [à] par une guerre qui refusait de dire son nom ".
"Discours politique, tout en nuances, qui a su éviter le piège tendu par les appels à faire du passé table rase et de jeter ainsi un voile pudique sur un passé colonial infâme d’oppression, de spoliation et d’exploitation", observe le mensuel.
"Ce pas difficile franchi sans trébucher, François Hollande s’est livré à une présentation du +nouvel âge+", selon ses mots, qu’il veut inaugurer dans les rapports franco-algériens, en tournant la page du passé tumultueux", ajoute Afrique Asie.
"Je ne viens pas pour faire du commerce, mais pour inaugurer un temps nouveau", a-t-il dit. Pragmatique, il a souligné : "La proximité entre la France et l’Algérie n’est pas une incantation, ni une invention, une abstraction ou une construction. C’est une réalité". Il a invité les deux pays à "passer à la vitesse supérieure" pour construire un "partenariat stratégique, d’égal à égal" autour de la Méditerranée.
"Le Mali, où le Conseil de sécurité de l’Onu a autorisé une opération militaire africaine pour en déloger les terroristes, sera le premier test de cette coopération renouvelée", estime le mensuel.
"Mettant en sourdine un discours de va-t-en-guerre adopté initialement, Paris s’en est remis à Alger pour explorer toutes les voies d’une solution politique avant de faire parler les armes", estime-t-il.
"Même inflexion sur le Sahara Occidental. En répétant avec force que la France ne reconnaissait pour résoudre ce conflit que +l’Onu, rien que l’Onu et toutes les résolutions de l’Onu+ et en rappelant que + le droit à l’autodétermination des peuples ne se discute pas+, François Hollande s’est démarqué de ses deux prédécesseurs, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, dont le +tropisme marocain+ a retardé la solution", écrit enfin le mensuel.
h檜原転石日本人集団が起こした残虐な事件の例(メモ)Wer aber vor der Vergangenheit die Augen verschließt, wird blind für die Gegenwart.「過去に目を閉ざす者は、現在にも盲目となる」 何度でも引用されるヴァイツゼッカー元ドイツ大統領の言葉ですが、日本ではもっともっと使われるべき言葉ですよね。 付け足津木野宇佐儀英霊には感謝してはならない。英霊には謝罪しなければならない。英霊は讃えられ,傷痍軍人は侮辱・差別された。 わたしがとても幼いとき,神社で祭があると,神社の階段下に軍帽をかぶり,白い服を着て腕や足のない傷痍軍人が恵みの金を求めている姿を見たことがあります。実際に見たTakeshi日本人集団が起こした残虐な事件の例(メモ)Re: タイトルなしハンドルネームを書けないチキンの方がこんなことを書きこまれました。そのコメントは承認しませんが、こちらに丸ごと引用して、私の感想を書き加えます。
入管と検察の間では回クテシフォン経済的合理性、法的整合性、科学的妥当性、倫理的正当性、地球環境汚染への罪悪感が東電核発電所からの汚染水放出には欠けている。最後のツイートに火消しのコミュニティノートがついてるのがわかりやすいですね。原発信者の主張が新しかった試しはないのに。
東電の動きの遅さを思えば2018年すら最近でoh suchロシアによるウクライナ侵攻は悪である。すべての軍事侵略は悪である。大日本帝国によるアジア軍事侵攻も悪である。 #あらゆる戦争に反対しますルガンスク出身の少女、ファイナ・サベンコワさん(14)の叫びを聞こう事実を言うとウクライナのネオナチ政権のミロトヴォレツ「殺害リスト」に載る社会。
ちなみにカナダの記者エヴァ・バートレッもそのリストに載っている。英国の記者ヴァネ檜原転石「インボイス制度の中止を求める税理士の会」メモ (インボイス制度反対の理由、輸出大企業の還付金の件など) #インボイス増税反対 #私もインボイス増税に反対します #STOPインボイス 運動を続ける (19)本当に呆れます署名を受け取り拒否したということで、「恥知らず」、「辞めてしまえ」だけでは済まないことです。
真摯さを踏みにじるのは政治家だけでなく、ロクに報道しない業者連中にアンドリュー・バルトフェルド維新・鈴木篤志市議候補について (メモ)誕生日祝いに個人献金をねだる政治家 維新の会の音喜多駿は日本全国民にこうお願いしました。
【個人献金のお願い】 誕生日メッセージで「おめでとう、何が欲しい?」と聞かれると「こ、個人献金!」と答えTakeshi言い続ける。 #汚染水を海に流すな #汚染水の海洋投棄に反対します #汚染水の海洋放出に反対します #汚染水の海洋放出を直ちに中止せよ#汚染水の海洋放出を直ちに中止せよ汚染水の海洋放出という蛮行を行った自民党政権。
しかし自らの非を棚に上げ排外主義を煽り立てることによりまんまと功を報しています。
いま自民党政権、その補完勢力とマ閉口自民党無くして杉田水脈「議員」無し。だから、#杉田水脈の議員辞職を求めます 。そして、それなら同時に #自民党の与党辞退を求めます 。#自民党が滅びなければ日本が滅ぶ付け加えると杉田水脈は筋金入りの差別主義者です。
人種差別主義、女性差別主義などなど自民党思想そのものでしょう。
だから日本軍国主義者「安倍晋三」のお気に入りでしたし自民党の閉口「インボイス制度の中止を求める税理士の会」メモ (インボイス制度反対の理由、輸出大企業の還付金の件など) #インボイス増税反対 #私もインボイス増税に反対します #STOPインボイス 運動を続ける (19)#私もインボイス増税に反対します消費税は弱者に負担が重くのしかかる悪しき税制です。
インボイス税制とはその消費税の増税です。
世の中のことは一番弱い人を基準に考えなくてはいけないのが鉄則です。
閉口性暴力についてのメモ女性型社会は権威主義的,好戦的な父権制社会への歯止めになる。 性暴力とは少し外れてしまいますが,御容赦ください。
フォントヴローは西ヨーロッパ最大の領地を抱える修道院群でした。フォントヴローはアンジュ―,トゥレーヌ,パTakeshi自衛隊内の性暴力との五ノ井里奈さんの裁判闘争は続いている。被告人が五ノ井さんはウソをついていると裁判で証言 被告人が五ノ井さんはウソついていると思うと,裁判で証言したそうです。ウソで告発すれば誣告罪に問われるはず。そんな危険なことをするはずがありません。言うに事欠いTakeshi反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。ニーメラー>R2さん
>意義あるのか
マルティン・ニーメラーを知っていますか?
https://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%9E%E3%83%AB%E3%83%86%E3%82%A3%E3%83%B3%E3%83%BB%E3%83%8B%E津木野宇佐儀反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。No title少子化と大学の二極化のなせる業でしょうか
「愛知大学」はかつては「地元ではそれなりの大学、でも全国レベルでは大した偏差値ではなかった」が今はそうじゃない、だから津木野宇佐儀反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。日本の軍国化はしょせん疑似問題内田樹氏の理解ある言葉
今政府は「戦争ができる国」に国家改造しているわけですけれど、これは「ほんとうに戦争をする気がある」からそうしているわけじゃなくて、「そR2反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。Re: 意義あるのか記事の趣旨とははずれていますが、軍事優先主義的な考え方とはどのようなものか端的にわかる実例のようなコメントをありがとうございます。
>そもそも日本が戦争が出来村野瀬 玲奈軍事力強化をしないと攻撃されるかもしれないと心配の皆さん。攻撃的軍事力保有が日本を安全にしない理由を簡単に説明します。Re: No title>北朝鮮が怖いのはミサイルとテロぐらいで正攻法で
来られて怖いなんて誰も言ってない。
「正攻法」って具体的に何かよくわかりませんが、ミサイルが怖いなら怖いんじゃ村野瀬 玲奈反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。意義あるのか反戦デモっつっても日本が他国の軍事的脅威に
なると思っているのかな。
そもそも日本が戦争が出来ると思っている者が
いるのが驚く。
まず間違いないのが日本が他国に戦R2軍事力強化をしないと攻撃されるかもしれないと心配の皆さん。攻撃的軍事力保有が日本を安全にしない理由を簡単に説明します。No title北朝鮮が怖いのはミサイルとテロぐらいで正攻法で
来られて怖いなんて誰も言ってない。
そんな長者番付よりも信用ならないデータだけ
では事実が見えない。
自衛隊は多くR2自民党無くして杉田水脈「議員」無し。だから、#杉田水脈の議員辞職を求めます 。そして、それなら同時に #自民党の与党辞退を求めます 。#自民党が滅びなければ日本が滅ぶ杉田水脈「女性はいくらでもうそをつけますから」★1970年代前半の時期に米国のニューヨーク市で、性犯罪分析特別班を設置し、女性の警察官を被害者の面接に当たらせたところ、同市における強姦罪の虚偽告発率は2%であり、檜原転石反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。白バラの祈り>Takeshiさん
戦後、ドイツではショル兄妹を顕彰するために学校の名前に「ショル兄妹記念」と名付けられていたりしますよね。
そして、それが書籍や映画になり、広く語る津木野宇佐儀反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。白バラ事件を思い起こさせる。 ミュンヘン大学でショル兄妹たちは反戦ビラを巻きちらしました。大学の用務員がビラを拾ってナチス当局に届け出ました。ショル兄妹たちは民族裁判所で「国家反逆罪」に問Takeshi言い続ける。 #汚染水を海に流すな #汚染水の海洋投棄に反対します #汚染水の海洋放出に反対します #汚染水の海洋放出を直ちに中止せよソロモン諸島の首相が日本の汚染水海洋投棄を非難 国連総会において,ソロモン諸島のマナセ・ソガバレ首相が日本の汚染水の海洋投棄を非難しました。IAEAの処理水をめぐる報告書についても,不十分だとしたうえで,「原発Takeshi反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。No title 反戦デモに参加したことで学生が懲戒を受けるだけでもすさまじいのに、一番重い退学処分とは・・・。愛知大学は一体何を考えているのか。これが容認されれば萎縮効果は甚クテシフォン維新・鈴木篤志市議候補について (メモ)維新の会の池上卓は公設秘書として2人の市議を採用 維新の会の池上卓議員(大阪10区)は,公設秘書として現職の高塚市議2人を採用していたとのこと。国会議員の秘書に関しては法改正で兼職が禁止され,例外的に兼職届が出Takeshi反戦デモに参加した学生を退学処分にする愛知大学は異常すぎる。No titleそのうち「焚書」とか起こりそうで、冗談じゃなく怖いです。
まさに「新しい戦前」…津木野宇佐儀現行の健康保険証の圧勝、マイナ保険証の惨敗。 #現行の健康保険証を残してください #保険証廃止はありえない #サントリー不買運動No title新浪と成田が格差拡大を正当化する対談をプレジデントオンラインでほざいています。
まあ、救いようのないバカばっかりです。アンドリュー・バルトフェルド弁護士ドットコムタイムズに #維新 の橋下徹を登場させるのはおかしいのではないか。No titleいかにもそれっぽい名称を名乗った(所謂弁護士連合会とは無縁の)営利目的の組織じゃないですか。何せ株式会社ですからね。
ここの発するニュースなんかを見ててずーっと別人28号言い続ける。 #汚染水を海に流すな #汚染水の海洋投棄に反対します #汚染水の海洋放出に反対します #汚染水の海洋放出を直ちに中止せよ二重基準の適用問題No. 1919 福島の核廃棄物:ロシアを非難し、日本を承認
投稿日時: 2023年9月20日
Fukushima’s nuclear waste:Stigmatising Russia, approving Japan
by Richard Cullen
h檜原転石日本人集団が起こした残虐な事件の例(メモ)Wer aber vor der Vergangenheit die Augen verschließt, wird blind für die Gegenwart.「過去に目を閉ざす者は、現在にも盲目となる」
何度でも引用されるヴァイツゼッカー元ドイツ大統領の言葉ですが、日本ではもっともっと使われるべき言葉ですよね。
付け足津木野宇佐儀英霊には感謝してはならない。英霊には謝罪しなければならない。英霊は讃えられ,傷痍軍人は侮辱・差別された。 わたしがとても幼いとき,神社で祭があると,神社の階段下に軍帽をかぶり,白い服を着て腕や足のない傷痍軍人が恵みの金を求めている姿を見たことがあります。実際に見たTakeshi日本人集団が起こした残虐な事件の例(メモ)Re: タイトルなしハンドルネームを書けないチキンの方がこんなことを書きこまれました。そのコメントは承認しませんが、こちらに丸ごと引用して、私の感想を書き加えます。
(引用開始)
村野瀬 玲奈